Mes indicateurs de performance RH favoris la suite !

Dans mon dernier blogue « Mes indicateurs de performance RH favoris », j’ai débuté une énumération des indicateurs qui se retrouvent dans presque tous les tableaux de bord que je conçois. Je vous ai parlé des indicateurs de base qui décrivent la démographie et la structure de votre organisation, des indicateurs de mouvements (mobilité), de temps de travail (assiduité et heures supplémentaires), et de rétention (roulement). Maintenant, si on regardait quels sont les indicateurs les plus utilisés dans d’autres sphères des ressources humaines.

Commençons par une catégorie qui est fort populaire et où il existe une myriade d’indicateurs de performance.

Recrutement :

Le recrutement est probablement la fonction RH la plus mesurée. J’ai répertorié dans mes accompagnements plus de 40 indicateurs différents et cela, juste pour le recrutement. Voici les cinq plus utilisés. Le chiffre entre parenthèses vous indique la fréquence d’utilisation de cet indicateur dans les mandats que j’ai réalisé.

  • Nombre d’embauches (100 %) ;
  • Taux d’embauche du programme de référencement (71 %) ;
  • Délai d’embauche (69 %) ;
  • Coût par embauche (43 %) ;
  • Taux d’acceptation des offres (34 %).

Il vous semble peut-être surprenant de voir que le Taux d’embauche du programme de référencement est si populaire. Ceci est probablement dû au fait que nous vivons actuellement une crise au niveau de la pénurie de talent et que le référencement demeure une des sources les moins coûteuses et qui génèrent habituellement la meilleure qualité d’embauche. Donc, si vous n’avez pas encore un programme de référencement qui a de l’allure, c’est le temps de vous y mettre.

En voici d’autres, mais ceux-ci étaient utilisés dans moins de 30 % des cas rencontrés. À noter qu’ils sont aussi en ordre décroissant de fréquence d’utilisation.

  • Distribution des embauches par source ;
  • Indice de qualité de l’embauche ;
  • Nombre de postes ouverts ;
  • Délai de début de travail ;
  • Délais intermédiaires (délai à la présélection, délai aux entrevues, délai aux vérifications, délai à l’offre, etc.) ;
  • Nombre d’applications par poste ;
  • Nombre de visites sur le site carrière ;
  • Taux de satisfaction du processus de recrutement ;
  • Pourcentage de postes comblés en dessous de « X » jours ;
  • Coût total de recrutement ;
  • Délai pour pourvoir un poste clé ;
  • Nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux ;
  • Nombre de candidats par offre acceptée ;
  • Nombre de candidatures spontanées ;
  • Nombre de réembauches ;
  • Taux de satisfaction des nouveaux ;
  • Coût externe de recrutement ;
  • Coût interne de recrutement ;
  • Nombre de CV reçus par mois ;
  • Nombre de postes ouverts par recruteur ;
  • Nombre de postes ouverts/nombre de postes comblés ;
  • Répartition des coûts de recrutement par type ;
  • Taux de conversion ;
  • Taux de réembauche ;
  • Taux d’embauche interne et externe.

À noter que le Délai d’embauche, le Délai pour pourvoir un poste critique et le Taux d’embauche interne sont des indicateurs suggérés dans la nouvelle norme ISO, mais seulement pour les grandes organisations. Pour ma part, mon indicateur favori demeure l’Indice de qualité de l’embauche. Il existe plusieurs façons de calculer cet indice (et plusieurs qui sont fort complexes d’ailleurs). Je privilégie une façon plutôt simple qui combine le taux de rétention de nouveaux employés, la performance des nouveaux employés, la satisfaction du gestionnaire par rapport à son nouvel employé et la satisfaction du nouveau. Plusieurs des implantations que nous avons faites de cet indicateur comportaient seulement trois variables. On élimine la variable de la satisfaction du gestionnaire. Si vous voulez plus de détail sur l’indice de qualité de l’embauche, j’ai déjà écrit (en 2012) un billet de blogue sur le sujet — Comment mesurer l’efficacité et l’efficience de son recrutement ?

La mobilisation :

Un sujet fort intéressant. Cependant, mesurer la mobilisation ou l’engagement peut être compliqué. Pourquoi ? Parce que la mobilisation est un sentiment. La plupart des organisations utilisent des outils de sondage pour mesurer la mobilisation. Cependant, force est de constater que la mobilisation n’est quand même pas très mesurée dans les organisations que j’ai accompagnées. Du moins, elle n’est pas mesurée régulièrement… J’ai répertorié seulement 11 indicateurs pour la mobilisation. Voici les trois plus utilisés. Le chiffre entre parenthèses vous indique la fréquence d’utilisation de cet indicateur dans les mandats que j’ai réalisé.

  • Taux de recommandation (34 %) ;
  • Recommandation sur le site « Glassdoor » (11 %) ;
  • Taux de mobilisation (provenant d’un sondage) (11 %) ;

On se rend bien compte que la fréquence d’utilisation de ces indicateurs est basse. Cependant, je sens que le Taux de recommandation (Net promoter score) ne cesse de prendre de l’ampleur et intéresse de plus en plus les organisations. Cette mesure nous vient du marketing. Elle est maintenant adaptée aux ressources humaines. Comment l’utiliser ? Il faut demander à nos employés « Seriez-vous prêt à recommander notre organisation à vos proches comme employeur ? » On utilise alors une échelle de 0 à 10 qui se décline comme suit :

  • 0 à 6, ce sont les détracteurs ;
  • 7 et 8, ce sont les passifs ;
  • 9 et 10, ce sont les promoteurs.

On soustrait les détracteurs des passifs et on divise le tout par le nombre de répondants. Cela donne un résultat variant entre – 100 et 100. Un résultat positif veut dire que vous avez plus de promoteurs que de détracteurs (Bravo !). Un score plus grand que 50 voudrait donc dire que vous faites une bonne « job » au niveau de votre culture d’entreprise. C’est aussi simple que cela ! À noter que le Taux de mobilisation obtenu via un sondage est un indicateur suggéré par la nouvelle norme ISO. Eux, ils appellent cela l’Indice d’implication.

En voici d’autres, mais ceux-ci étaient utilisés dans moins de 10 % des cas rencontrés. À noter qu’ils sont aussi en ordre décroissant de fréquence d’utilisation.

  • Indice de mobilisation ;
  • Taux de mobilisation des talents clés (hauts potentiels) ;
  • Taux de satisfaction à l’égard de l’accueil et l’intégration ;
  • Nombre d’employés en aménagement du temps de travail ;
  • % d’employés en aménagement du temps de travail.

En l’absence de sondage ou de Taux de recommandation, on peut créer un Indice de mobilisation. C’est un indicateur personnalisé à l’organisation et qui combine plusieurs indicateurs comme la performance, la rétention, la mobilisation, la satisfaction par rapport au leadership, la mobilité interne et la présence au travail. Il existe plusieurs façons de calculer cet indice. Je privilégie une façon plutôt simple qui combine le Pourcentage de hauts performants et de satisfaisants, le Taux de rétention, le Pointage du sondage annuel de mobilisation (on pourrait aussi utiliser le Taux de recommandation), le Taux de satisfaction des employés envers la direction (provenant aussi d’un sondage), le Taux de mobilité interne et le Taux de présence au travail (l’inverse de l’absentéisme). Vous n’avez pas à inclure tous ces indicateurs, mais je vous conseille d’en choisir au moins 4.

La gestion de la performance :

Un autre sujet fort intéressant, mais combien controversé. Bien qu’on entend que plusieurs organisations ont fait disparaître les cotes de rendement, ce n’est pas ce que je constate dans mes accompagnements. On continue de quantifier et de qualifier le rendement des employés. Il ne faut pas se le cacher, un bon reste un bon et un pas bon, c’est un pas bon. On continue de donner des cotes parce qu’on en a besoin pour porter un jugement sur les résultats obtenus par l’employé, pour aider l’employé à s’améliorer et bien sûr pour la rémunération…

Voici les cinq plus utilisés. Le chiffre entre parenthèses vous indique la fréquence d’utilisation de cet indicateur dans les mandats que j’ai réalisé.

  • Pourcentage d’employé par niveau de performance (71 %) ;
  • Nombre d’employés par niveau de performance (60 %) ;
  • Différentiel de rémunération entre les hauts performants et les autres (54 %) ;
  • Nombre d’employés évalués (37 %) ;
  • Pourcentage d’employés évalués (31 %) ;

Un indicateur que j’affectionne particulièrement (eh oui, j’ai quelquefois des petits béguins pour certains indicateurs), c’est le Différentiel de rémunération entre les hauts performants et les autres. Avec cet indicateur, on compare la rémunération moyenne des hauts performants à celle des autres employés (les satisfaisants et les moins satisfaisants). Ceci permet de prédire la rétention des hauts performants. Lorsque le différentiel est plus grand que 1, les hauts performants sont mieux rémunérés que les autres. Lorsqu’il est plus petit que 1, l’organisation risque d’avoir un problème de rétention des hauts performants et doit retravailler sa politique de rémunération. Pour l’avoir mis en place à quelques endroits, on a pu rapidement se rendre compte des endroits (service ou département) où il y avait beaucoup d’iniquité.

En voici d’autres, mais ceux-ci étaient utilisés dans moins de 30 % des cas rencontrés. À noter qu’ils sont aussi en ordre décroissant de fréquence d’utilisation.

  • Performance moyenne ;
  • Performance moyenne des nouveaux employés ;
  • Performance moyenne des gestionnaires ;
  • Indice de performance de la gestion ;
  • % d’employés par niveau de performance et par type d’emploi ;
  • Nombre d’employés avec une évaluation de performance périmée ;
  • % d’employés avec une amélioration de performance (par rapport à l’an dernier) ;
  • Nombre de rencontres gestionnaires/employés ;
  • Nombre de rencontres gestionnaires/employés à mi-année ;
  • Nombre de rencontres gestionnaires/employés en fin d’année.

On aurait pu avoir dans cette section, le taux de roulement par niveau de performance. Cependant, j’ai choisi plutôt de le mettre avec les indicateurs de rétention. Mais, n’oubliez pas que le Taux de roulement des hauts performants est un indicateur fort important. Les hauts performants sont des employés qu’on ne veut pas perdre, il est donc très important de suivre cet indicateur. Il est aussi recommandé d’analyser les entrevues de départs pour bien comprendre les motifs de départs des hauts performants.

Voilà, je m’arrête ici pour le moment, la suite dans mes prochains billets. On y verra les indicateurs de leadership, de talent/relève, de formation, de santé et mieux être (incluant santé et sécurité au travail), de relations de travail, de rémunération, de finance ressources humaines et quelques indicateurs pour évaluer la fonction RH. Ne vous en faites pas, je ne vous ferai pas trop attendre !

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6 avis sur « Mes indicateurs de performance RH favoris la suite ! »

  1. Merci encore fois franchement nous sommes responsable RH d’une grandes structure, mais vous assure qu’ on a même des difficultés pour déterminer certains indicateurs ou de pouvoir faire une étude analytique de ces derniers. Bien cordialement

  2. Bonjour! Au niveau de la gestion de la performance, nous utilisons un indicateur de compétences plus fortes/plus faibles pour nos hauts performants. Lors de l’évaluation de la performance, une cote est donnée pour chaque compétence, ce qui nous permet de créer nos rapports. Ça nous permet par la suite de faire des programmes de développement globaux plus adaptés pour eux.

    • Bonjour Elise, c’est intéressant comme pratique. Est-ce que vous utilisez une échelle pour qualifier vos compétences ou seulement vous dites Fort ou Faible? Deuxième question, comment faites-vous pour déterminer qui sont des hauts performants?

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